LES
ASSOCIATIONS
Rapport
d’étude
pour
l’initiateur de biologie marine
de la
FFESSM
CD
Essonne
Mai
2001
SOMMAIRE
Introduction *
I) Définitions *
Une première approche *
Allons un peu plus loin avec Helmut GOTHEL *
II) Les Symbioses *
La vraie Symbiose : l’extrême interdépendance de l’endosymbiose *
Symbiose moins forte mais remarquable *
Un autre exemple de Symbiose dite " endo " interne. *
Autres exemples de symbiose : Le mutualisme. *
Mutualisme ou Symbiose ? du Bernard l’Hermite et de l’anémone *
Pagure (Eupagurus bernhardus) et Hydractinie *
III) Le parasitisme *
Les espèces parasites des animaux *
Des vertébrés parasites *
Des mollusques parasites *
Les vers parasites *
Des arthropodes (embranchement) parasites *
Les facteurs en jeu dans le parasitisme *
Les faux parasitismes *
IV) Le commensalisme *
Le poisson pilote et le requin *
La crevette bouquet et la murène ou le congre et le homard *
Le commensalisme du crabe Pinnotheres *
V) Tableau de synthèse *
Conclusion *
VI Exemples Photos *
VII Sources, citation et bibliographie *
Remerciements
Je remercie Bernadette PICHON et Bernard
RENAUD pour l’aide précieuse et le soutien apportés à la rédaction de ce document.
Le
but de ce document est de définir et de décrire un certain nombre
d'associations par lesquelles le vivant dans le milieu marin est amené à créer
pour la continuelle lutte des espèces pour la survie et la reproduction. Ces
relations souvent complexes et difficilement sujet à classification mais qui
s’organisent autour de 4 facteurs suivants :
On distingue trois grandes associations
possibles entre les êtres vivants qui réalisent une biocénose :
La
symbiose
Le
parasitisme
Le
commensalisme
La définition littérale de ces termes est la
suivante :
La
Symbiose : association entre deux ou plusieurs organismes différents qui
leur permet de vivre avec des avantages mutuels. Dans cette association étroite
et durable de deux ou plusieurs organismes différents, mutuellement bénéfique,
chacun des êtres sont indispensables et une séparation en général met en cause
leur survie.
On appelle Symbiontes les deux parties
de l’association en retirent un/des bénéfice(s) réciproque(s).
Autre caractère important, les organismes en
symbiose conservent leur identité propre. Ceci est vrai même dans les cas
extrêmes. S’il y avait interpénétration des deux organismes au point de
confondre leur identité propre, alors, il faudrait plutôt parler d'OSMOSE.
Le Mutualisme (ou Coopération) : Dans ce type
de relation symbiotique les deux espèces bénéficient de la relation qui les
lient mais lors d’une séparation il n’y a pas mise cause de leur survie. Elle
peut être momentanée et n’est obligatoire.
On verra un certain nombre d’exemples par la
suite où beaucoup ne font pas la différence avec la symbiose par
simplification.
Le
Parasitisme : association entre deux organismes animaux ou végétaux
d'espèces différentes vivant l'un au dépend de l'autre.
Ici il s’agit d’un type de relation dans
laquelle une espèce (parasite) profite et bénéficie de la relation et l'autre
espèce (hôte) est lésée sans pour autant disparaître. Cette
association est souvent temporaire entre une espèce plus petite (le parasite)
et une plus grande (l'hôte) au dépend duquel elle vit.
Le
Commensalisme : association d'espèces animales qui vivent associées à
d'autres en profitant des débris de leur repas mais sans leur porter préjudice.
Ici une seule des deux parties de
l’association en retire un/des bénéfice(s) sans pour autant causer de préjudice
ni dommage à l’autre.
On appelle hôte celui qui héberge soit
le parasite soit le partenaire.
Mais aussi d’autres notions sont définies par
les biologistes :
Dans le registre transport :
La phorésie, qui se limite au transport d'un animal par un autre,
se produit de façon épisodique.
Dans le registre habitat :
L'inquilinisme est une association entre deux organismes de tailles
différentes, dont le plus petit vit à l'intérieur d'une cavité naturelle de
l'autre, cavité communiquant avec le milieu ambiant. L'hôte constitue alors un
abri pour l'inquilin, qui ne prélève pas d'aliments à ses dépens.
C'est le cas du poisson du genre Fierasfer,
qui s'abrite dans le cloaque d'holothuries (concombres de mer) qui pour certain
est à la limite du parasitisme.
Allons un peu plus
loin avec Helmut GOTHEL
Dans son livre guide de la faune sous-marine
H.GOTHEL définit un certain nombres de biocénoses (relations en les êtres
vivants ).Le tableau suivant est une première approche d’une systématique en la
matière.
Niveau d’interactions |
Terminologie |
Définition |
Alimentaire |
Prédation |
Le prédateur profite de sa proie et la tue |
Alimentaire Habitat Reproduction |
Parasitisme |
Le parasite profite de l’hôte sans le détruire par son action propre. |
Alimentaire Habitat |
Symbiose |
Les 2 symbiontes profitent mutuellement de
la relation soit de façon obligatoire (vrai symbiose) soit facultative |
Alimentaire |
Commensalisme |
Association d’une des espèces de type
alimentaire |
|
Les Carposes |
L’un des individus bénéficie de l’association sans porter préjudice à l’autre |
Habitat Alimentaire |
Carpose L’Entécie Ou Inquilinisme |
L’un des partenaires occupe une partie
creuse ouverte sur l’extérieure de l’hôte sans nuire à celui-ci. |
Habitat |
Carpose Le Symphorisme |
Organisme durablement fixé sur le derme ou dans l’environnement immédiat de l’hôte (exemple araignée des anémones seul celle ci défend le crabe) |
Habitat Alimentaire |
Carpose La Parécie |
Organisme durablement au voisinage d’un
autre sans partager son habitat. Le commensalisme est considéré comme une parécie alimentaire d’après H.GOTHEL. |
Habitat |
Carpose La Synésie |
Occupation de l’habitat d’une espèce animal par un autre organisme en sa présence |
Transport |
La Carpose La Phorésie |
Utilisation active d’un organisme pour le transport d’une autre. |
Le botaniste allemand Heinrich A. de Bary
inventa, en 1879, le terme "symbiose" pour qualifier la relation
qui unit, au sein d'un lichen, un champignon et une algue. Aujourd’hui, ce
terme englobe tous les cas d'association durable, du plus simple au plus
complexe, où deux organismes, parfois très éloignés l'un de l'autre dans
l'arbre phylogénétique, s'aident mutuellement afin de se protéger, de se
nourrir ou de se reproduire.
La vraie
Symbiose : l’extrême interdépendance de l’endosymbiose
Le corail : algue et cnidaire
Les
vrais coraux sécrètent du carbonate de calcium au niveau de la moitié
inférieure du pédoncule de l'animal ou polype, produisant un squelette en forme
de coupelle.
Les
polypes sont ancrés dans cet habitacle et s'y retirent pour se protéger.
Au
sommet du pédoncule, un disque oral aplati comporte une ouverture entourée de
tentacules plumeux et de cils qui sert à la fois de bouche et d'anus.
La
nuit, les tentacules s'étendent, capturent le plancton et l'amènent vers la
bouche.
Des
cellules urticantes ou nématocystes portées par les tentacules ont la capacité
de paralyser les proies.
Classe des Anthozoaires => 2 sous classes
importantes les hexacoralliaires (symétrie par 6) et octocoralliaires (symétrie
par 8)
Le mécanisme de symbiose est le
suivant : l’animal profite des éléments organiques et de l’O2 fournit par
la synthèse chlorophyllienne de l’algue qui utilise les déchets (C02,
phosphates et nitrates) pour proliférer. (voir schéma ci-joint)
Il s’agit bien d’une symbiose avec extrême
dépendance car la mort des algues entraîne une disparition des cnidaires
associés.
Une autre endosymbiose avec des algues du
même types Zooxanthelles se produit dans les mollusques Tridacna (bénitier) ou
avec certains anthozoaires. Des cyanobactéries confèrent à ces derniers des
couleurs particulières.
Algues symbiotiques et mollusque (tridacna
bénitier)
Symbiose moins
forte mais remarquable
L'anémone et le poisson clown
actinies (les)
Groupe de cnidaires de la classe des
hexacoralliaires, communément appelés anémones de mer.
Les actinies sont de couleurs très variables:
il y en a des rouges, des vertes, des jaunes, des roses, etc. Elles vivent
fixées sur les fonds marins, notamment sur les rochers du littoral. Une actinie
se présente comme un sac cylindrique, haut en général de 4 à 5 cm, dont la
base (ou pied) est fixée au substrat. Elle est néanmoins capable de se mouvoir
par reptation ou par culbute. Ce sac s'ouvre à son extrémité supérieure par une
bouche entourée de rangées concentriques de tentacules rétractables: à mesure
que l'on s'éloigne du centre, le nombre de tentacules par rangée augmente d'un
nombre toujours multiple de six (6, 12, 24, 48, etc., les actinies étant des
hexacoralliaires). La bouche conduit, par l'intermédiaire d’un tube, à une
cavité gastrique, divisée par des cloisons dont le nombre est lui aussi un multiple
de six.
Les actinies capturent leurs proies à l'aide
de leurs tentacules munies de nématoblastes, cellules venimeuses
caractéristiques des cnidaires. Quand la proie a été paralysée par le venin de
ces cellules, les tentacules l'amènent vers la bouche et elle est digérée à
l'aide d'enzymes. Les victimes des actinies sont, en général, des poissons et
des crabes.
La biologie de ces animaux présente de
nombreuses caractéristiques: certaines espèces vivent en commensalisme ou en
symbiose avec d'autres organismes marins. Ainsi, l'actinie Adamsia palliata vit
fixée sur la coquille habitée d'un bernard-l’ermite: elle profite des miettes
de ses repas et, en échange, lui assure une protection contre ses ennemis.
Certains crabes utilisent les anémones de mer comme de véritables gants de
boxe: ils en portent continuellement une dans chaque pince et s'en servent
comme armes de défense. Une très curieuse association unit une actinie au
poisson-clown, Amphiprion percula, à livrée rouge barrée de blanc: celui-ci utilise
l'actinie comme abri et comme garde-manger, et se frotte à ses tentacules. Il
semble que le poisson soit protégé des piqûres de ceux-ci par le mucus qui
couvre son corps. Le poisson-clown délimite autour de son hôte un territoire,
où seule sa famille a le droit de pénétrer. De plus il nourrit l’anémone et ne
peut vivre sans elle.
L’anémone peut vivre sans le poisson mais y
trouve avantage. L’interdépendance d’une seule des espèces fait pencher la
balance vers la symbiose mais moins forte que dans le cas des coraux.
Un autre exemple
de Symbiose dite " endo " interne.
Pour aller un peu plus
loin…Impressionnant le poulpe qui utilise des bactéries comme Système de
Sécurité Gonflable !!
Cycle de l'azote et
symbiose bactérienne chez les céphalopodes : caractérisation, interprétation et
rôle physiologique à lire dans un coin….
Sveva GRIGIONI
Laboratoire de Biologie
des Invertébrés Marins et Malacologie , MNHN,
55 rue Buffon, 75005
Paris,
Le
but de ce projet est de rechercher, décrire et définir phylogénétiquement par
les méthodes de la biologie moléculaire (PCR, séquençage, HIS), les souches
bactériennes en symbiose dans différents organes de plusieurs espèces de
Céphalopodes, de déterminer leur rôle éventuel dans la gestion de l'azote
endogène, et de déterminer les relations entre le métabolisme azoté et les
mécanismes particuliers assurant la flottabilité.
La
plupart des caractéristiques de l'évolution des céphalopodes ont été
interprétées comme une réponse au besoin de contrôler la flottabilité. Ainsi,
la coquille cloisonnée externe contenant du gaz (essentiellement N2) chez les
espèces archaïques éteintes et le Nautile a été substitué soit par une coquille
cloisonnée interne fonctionnant de la même façon (chez Sepia et Spirula) soit
par l'accumulation directe de gaz, ou de graisses, ou de liquides plus légers
que l'eau de mer dans le cœlome et entre les tissus. Chez les formes actuelles
à coquille cloisonnée, qui présentent un taux d'excrétion d'ammonium
particulièrement faible, l'hypothèse d'une symbiose avec des souches
bactériennes nitrifiantes et dénitrifiantes semblerait plausible et peu
coûteuse en terme d'énergie. La priorité de cette étude est donc de
caractériser et déterminer les facultés nitrifiantes et dénitrifiantes des
bactéries symbiotiques chez les Céphalopodes, afin d'élucider les mécanismes
mis en jeu pour gérer leur flottabilité.
Quatre
taxons de céphalopodes ont été choisis : Sepia officinalis (accumulation de gaz
dans les alvéoles de sa coquille calcaire interne), Nautilus macromphalus
(accumulation de gaz dans sa coquille cloisonnée externe) ; Loligo vulgaris et
L. forbesi (coquille interne réduite à une plume chitineuse) ; Eledone sp. (pas
de coquille). Le choix des organes prélevés sur chaque taxon a été déterminé
par leur implication dans les transformations et accumulation des composés
azotés, par la présence de symbioses bactériennes décrites par des méthodes
classiques de microbiologie et par l'anatomie des individus.
Les
résultats obtenus mettent clairement en évidence la présence de plusieurs
souches bactériennes dans plusieurs organes de différents céphalopodes et
permettent d'affirmer que certaines de ces souches sont susceptibles de
participer à au moins une étape de la transformation de l'ammonium en azote
gazeux (fixation de l'azote, nitrification ou dénitrification). Pour analyser
plus avant l'implication des bactéries symbiotiques dans la gestion des rejets
azotés des céphalopodes il faudra développer les analyses des organes impliqués
dans l'excrétion, utiliser des amorces plus spécifiques, compléter
l'échantillonnage et le diversifier, enfin étudier les stratégies de
transmission d'une génération à l'autre.
Autres exemples de
symbiose : Le mutualisme.
Le Gonfaron (Euoagurus prideauxi) et actinie
adamsia pallita (crustacé avec cnidaires)
Dans ce cas il s’agit d’une symbiose du
crustacé et d’une anémone qui enveloppe le pagure comme une carapace. Lorsque
le pagure grandit son anémone aussi. L’anémone en tire un avantage d’être
véhiculé et donc de trouver plus facilement sa nourriture. Cette symbiose est
faible il s’agit plutôt de mutualisme car il n’y a pas obligation pour l’une
des espèces.
Dans le même registre, on trouve le l'anémone
solitaire (Calliactis parasitica ) et le Bernard l'Hermite (pagure dardanus
arrosor)
Mutualisme ou
Symbiose ? du Bernard l’Hermite et de l’anémone
Le Bernard l'Hermite abrite son abdomen mou
dans une coquille vide. Souvent il y fixe une anémone qui le protège des
prédateurs (pieuvre par exemple). En échange l'anémone récupère une partie de
sa nourriture. Quand il grossit, il change de coquille et transfère son anémone
d’où une association plutôt de type symbiotique pour le pagure. Cependant cette
association qui n'est pas obligatoire pour l’anémone est de type commensale.
L'anémone solitaire (Calliactis parasitica )
et le Bernard l'Hermite (pagure dardanus arrosor)
Ou éponge suberites domuncula
Les aconties sont les filaments urticants et
visqueux émis par l’anémone de mer.
Dans son livre sur Découvrir la méditerranée,
S.Weinberg considère cette relation comme une véritable symbiose.
Pagure (Eupagurus
bernhardus) et Hydractinie
Le
pagure n'est autre qu'un bernard-l'hermite (que l'on peut également écrire
bernard-l'ermite). Ce petit crustacé a un corps mou et est donc obligé de le
protéger de ses prédateurs en le mettant dans un coquillage.
Lorsqu'il grandit, sa coquille devient trop
étroite et il est obligé de déménager. Pour cela, il lui suffit de trouver une
coquille vide. Souvent celle-ci est recouverte
d’hydractinie est un hydrozoaire colonial
encroûtant. La partie encroûtante est couverte d'épines qui lui donnent un
toucher rugueux. De cette base d'environ 3 mm d'épaisseur émergent de petits
polypes de 10 à 15 mm de haut. Les polypes sont blanc-rosé, rouges ou bruns.
L'hydractinie vit surtout sur des coquilles de mollusques (buccins, natices)
occupées par des bernard-l'ermite. Mais il peut aussi se développer sur
d'autres substrats durs.
Hydrozoaire encroûtant : hydractinie
Le parasitisme est un cas d'association au
sein de laquelle l'un des deux partenaires, le parasite, s'est adapté,
morphologiquement et/ou physiologiquement, pour tirer profit d'un hôte.
Un parasite est un végétal ou un animal qui
vit aux dépens d'un autre être vivant, son hôte, sans que ce dernier en tire le
moindre bénéfice – cette association lui est même néfaste dans la plupart des
cas. Toutefois, à la différence d'un prédateur, le parasite n'a aucun avantage
à tuer son hôte, car il pourrait disparaître avec lui. Cette définition englobe
la plupart des agents infectieux (virus, bactéries, champignons...), mais, dans
le langage courant, le terme ne désigne que les tiques et les puces
(ectoparasites), ainsi que les vers, ronds et plats (endoparasites).
C'est une association, obligatoire, d'un
individu avec un autre, ne profitant qu'à un seul protagoniste qui vit aux
dépens de l'autre. Il peut s'agir d'un ectoparasitisme (extérieur) ou
d'endoparasitisme (intérieure).
Pour le parasite, il faut établir une
rencontre avec son futur hôte, celle-ci peut se faire au hasard (avec notamment
la dissémination d'une très grande quantité d'œufs) ou être favorisée (rythme
biologique, biotope).
Les espèces
parasites des animaux
À quelques exceptions près, chaque partie du
règne animal ou végétal contient une ou plusieurs espèces parasites. Néanmoins,
chez les animaux, de très rares embranchements ne contiennent aucune espèce
parasite: c'est le cas des spongiaires, qui réunissent divers groupes
d'éponges, des échinodermes, dont font partie les oursins et les étoiles de
mer, et des procordés.
Dans d'autres embranchements, le parasitisme
n'est que relativement rare. Chez les cœlentérés, par exemple, seules quelques
méduses ont adopté ce mode d'existence, comme celles des genres Cunina ou
Cunoctantha, dont les larves vivent dans le système gastro-vasculaire d'autres
méduses.
Chez les vertébrés, les cas de parasites
vrais sont également très peu nombreux, et on ne peut citer que celui très
particulier de poissons abyssaux dont les mâles vivent en parasites sur leurs
femelles. Des poissons comme les rémoras se fixent également sur d'autres
poissons ou des mammifères marins, mais cette association est plus proche du
commensalisme que du parasitisme, car elle ne nuit pas à l'hôte.
Dans l'embranchement des mollusques, la
classe des lamellibranches (coques, praires, moules, etc.) comprend peu de
parasites, excepté ceux des genres Entovalva et Unionidae (moule d'eau douce
dont la larve est un parasite des poissons de rivière); les gastéropodes, parmi
lesquels figurent les escargots et les limaces, comprennent des parasites
externes ou internes, qui sont hébergés, essentiellement mais non exclusivement
– sur les côtes françaises, Odostomia rissoides vit aux dépens de moules –, par
des échinodermes.
Chez les vers plats, qui constituent
l'embranchement des plathelminthes, les parasites font partie des représentants
les plus connus de l'ordre des trématodes (les douves) et de celui des cestodes
(les ténias); le cycle de reproduction complexe de ces derniers nécessite le
passage par plusieurs hôtes. Dans les autres ordres, comme les turbellariés, on
trouve les espèces du genre Schistosoma, qui vivent dans l'appareil
circulatoire des mammifères et peuvent transmettre la bilharziose à l'homme en
pénétrant par les plaies cutanées.
Chez les vers ronds ou némathelminthes, de
très nombreuses espèces sont parasites de l'homme: la classe des nématodes
comprend les filaires (Dracunculus medinensis, Onchocerca volvulus..)
responsables des filarioses, mais aussi les ascaris et les oxyures. Les vers
ronds vivent dans le tissu sous-cutané, le sang, l'intestin... de l'homme, et
leur cycle de reproduction comporte en général plusieurs hôtes successifs. Parmi
les annélides, qui forment l'embranchement des vers les plus complexes,
certaines se développent jusqu'à l'état adulte au sein d'autres annélides,
tandis que d'autres vivent fixées sur les anguilles ou les homards. Les plus
connues, les sangsues (classe des hirudinées), se nourrissent du sang de leur
hôte.
Chez les Echiuriens l’exemple de la bonellie
femelle constitue l’hôte et les bonellies mâles vivent en parasites sur leur
derme à l’intérieur.
Des arthropodes
(embranchement) parasites
L'embranchement des arthropodes compte de
nombreuses espèces aux mœurs parasites, qu'elles appartiennent à la classe des
arachnides, à celle des crustacés ou à celle des insectes. Dans la première,
les acariens tels que les tiques ou le sarcopte de la gale sont très connus.
Chez les insectes, les poux (ordre des anoploures) ou les puces (siphonaptères)
sont aussi célèbres que les punaises (hétéroptères).
Une espèce est facile à observer, car elle
est fréquente sur le crabe vert: la sacculine (Crustacés cirripèdes (classe) ,
parasite des crabes, en particulier du crabe vert. Sa présence entraîne la
modification du métabolisme, l'arrêt de croissance et la castration); elle se
présente comme un sac charnu jaunâtre attaché sous le corps du crabe et
soulevant son abdomen. Son mode de développement est remarquable: les œufs,
incubés à l'intérieur du sac, éclosent sous la forme de larves nauplius qui
sont libérées dans le plancton. Après une série de transformations, elles se
fixent sur un crabe. Au point d'implantation, la larve émet un tube, véritable
aiguille creuse à travers laquelle, sous la forme d'une masse cellulaire
indifférenciée, elle s'injecte à l'intérieur de l'hôte; elle y vit pendant une
vingtaine de mois avant de devenir le sac externe décrit plus haut. Le crabe
infesté supporte la présence du parasite, mais non sans dommages. Son
métabolisme est altéré, sa croissance ralentie et ses glandes génitales
s'atrophient, ce qui provoque chez le mâle l'apparition de caractères sexuels
femelles: élargissement de l'abdomen et acquisition des pléopodes, qui normalement
manquent à ce sexe.
L’Anilocre petit crustacés parasite ce
labridé.
L’Anilocre suce le sang de leur victime et
reste accroché au derme des hôtes.
Les facteurs en
jeu dans le parasitisme
Plusieurs facteurs permettent d'expliquer la
spécificité parasitaire, qui est en premier lieu dictée par les exigences du
parasite. En effet, celui-ci doit retrouver chez son hôte toutes les conditions
nécessaires et favorables à son développement. La sélection se réalise
également en fonction de l'hôte et de ses capacités de défense immunitaire, qui
vont autoriser ou non l'installation et le développement du parasite.
L'environnement constitue un troisième
critère de sélection, où interviennent les habitudes alimentaires de l'hôte.
Dans un étang, par exemple, des mollusques, chez lesquels certains trématodes
au stade larvaire se multiplient, peuvent transmettre ces parasites aux canards
des alentours; ces derniers, qui consomment avec gourmandise les mollusques,
sont contaminés, alors que les cailles qui vivent aussi près de l'étang ne le
sont pas du fait de leur régime granivore – ce n'est pas leur système
immunitaire qui les préserve puisque expérimentalement elles peuvent être
parasitées. De même, la répartition géographique des espèces peut limiter, par
l'éloignement, même dans le cas de biotopes très proches, les associations
hôte-parasite normalement possibles.
Adaptation des parasites et évolution
Les scientifiques s'accordent pour dire que
toutes les formes de parasites sont issues de formes ancestrales au mode de vie
libre. Le parasitisme serait donc apparu secondairement au cours de l'évolution
et correspondrait à la colonisation d'une nouvelle niche écologique (réduite
ici à un organisme). Possédant ses propres exigences sur le plan de la survie,
ce mode de vie particulier aurait entraîné la sélection de certains caractères
morphologiques ou physiologiques et la disparition d'autres. Cette adaptation
est parfaitement visible au niveau des organes des parasites: Certains se sont
développés et spécialisés, tandis que d'autres ont régressé, voire complètement
disparu.
L'animal au mode de vie libre – mode le plus
répandu – dispose d'un certain nombre d'organes pour assurer ses fonctions de
nutrition et de relation avec son environnement, et par-là même sa survie. Ces
organes lui permettent d'attraper des proies comme de fuir ses ennemis (organes
locomoteurs), de se repérer dans son environnement (organes sensoriels), ou de
prendre et de digérer ses aliments (système digestif).
Chez les parasites, on observe une régression
de tous les organes: leur système sensoriel n'est généralement plus très
développé, et, dans certains cas, les organes digestifs ont complètement
disparu, car le parasite prélève sur son hôte des éléments nutritifs
directement assimilables par son métabolisme. En revanche, dans les cas où le
parasite reste fixé en permanence, à l'intérieur ou à l'extérieur de son hôte,
on remarque une hypertrophie des organes de fixation (des crochets, des
ventouses ou une combinaison des deux), des plus simples aux plus complexes: la
peau rugueuse d'un squale impose des attaches plus robustes que celles
nécessaires à la fixation dans un tube rénal.
Algue calcaire épiphytes ( Fosliella farinosa
) et bryzoaire sur posidonie (fleur) ou sur algue (Laminaire).
Par extrapolation on pourrait croire qu’il
s’agit d’une forme de parasitisme car la plante se trouve privée de la
photo-synthèse sur une partie de la surface de ses cellules.
Seule le bryozoaire ou l’algue calcaire tire
avantage dans sa position par un habitat amélioré. En effet le basculement des
posidonies ou des laminaires régénèrent plus facilement l’eau chargée de
plancton au voisinage des organismes présents sur la plante ou l’algue.
Cependant il s’agit simplement d’un épibionte
qui n’est qu’un organisme animal ou végétal qui se développe sur un
autre organisme ici un laminaire, à priori sans parasitisme ni symbiose car il
n’y a pas dépendance.
Cependant on trouve également de nombreux
vrais parasites de végétaux parmi les animaux, en grande majorité dans les
embranchements des vers, des arthropodes et des mollusques.
Enfin, dans l'embranchement des mollusques,
les gastéropodes (escargots et limaces) constituent une autre partie non
négligeable des parasites des végétaux.
On peut distinguer encore un faux parasitisme
avec l’exemple suivant :
Le coquillage l’arche de Noé se trouve
camouflé par une éponge crambe crambe qui a la possibilité de se déplacer ce
qui facilite ces échanges nutritifs.
Symbiose alors ?
Arche de Noé et éponge Crambe (noter la
présence d’une ascidie jaune)
Autre forme de faux parasitisme un
autre Epibionte
La salmacine (vers de l’embranchement des
annélides) profite du milieu d’une gorgone rouge (cnidaire) pour proliférer.
Dans le commensalisme, l'une des deux espèces
se nourrit des déchets de l'autre. Il peut y avoir des avantages mais
généralement unilatéraux .
Le poisson pilote
et le requin
Cette relation est définie lorsqu'un
organisme tire profit de la vie en commun,
sans que son partenaire en subisse de
conséquences. Evoluant dans ce cadre relationnel aux côtés des requins, le
poisson-pilote constitue l'exemple le plus significatif. Sa présence près des
grands requins semble plutôt justifiée par les bénéfices qu'il en tire, se
nourrissant de rebuts et nageant aisément au sein du flux hydrique de
déplacement de son compagnon de route.
La crevette
bouquet et la murène ou le congre et le homard
Les crevettes vivent très souvent au
voisinage d’un prédateur de type congre ou murène et se nourrissent des restes
des poissons ou mollusques attrapés.
Les
crevettes ont aussi un rôle de nettoyage des mâchoires de ces prédateurs
favorisant ainsi l’élimination des déchets qui risqueraient de produire des
infections chez ces poissons.
Pour le homard et congre, le commensalisme
est souvent de courte durée car quand le homard c’est bien nourri des restes
des repas successifs du congre
Celui-ci devient alors la proie du congre et
le commensalisme redevient prédation.
Le commensalisme
du crabe Pinnotheres
Dans le commensalisme, l'une des deux espèces
se nourrit des déchets de l'autre: des crabes du genre Pinnotheres, qui vivent
dans la cavité palléale de lamellibranches, y récupèrent les micro-organismes
entraînés par le courant d'eau;
Un exemple étonnant d’entécie commensale des
crabes du genre Pinnotheres, qui vivent dans la cavité palléale de
lamellibranches, y récupèrent les micro-organismes entraînés par le courant
d'eau; de même, les bryozoaires qui vivent fixés aux valves de lamellibranches
attrapent le plancton.
Toutefois, il arrive que les crabes attaquent
les tissus des mollusques, et la carpose commensale devient alors parasitisme.
Pontonia
sp. dans branchies de P. nobilis
Pinnothères
De même, les bryozoaires qui vivent fixés aux
valves de lamellibranches attrapent le plancton sont donc dans le même cas.
Toutefois, il arrive que les crabes attaquent
les tissus des mollusques, et la carpose commensale devient alors parasitisme.
Lorsque deux partenaires prélèvent leur nourriture à la même source, il s'agit
d'une forme de symbiose.
Un autre exemple de ce Crabe (Crustacé ) et
du corail de feu (Hydraire)
Un commensalisme qui profite du milieu …
Là encore, le crabe a su de par son évolution
éviter les pièges urticants en se protégeant chimiquement des cellules tueuses
de l’hydraire tout en se trouvant protégé par elle. Peut être en contre partie
laisse t il les restes de son repas au corail de feu ?
Ci-dessous une synthèse en tableau sur les 3
associations et les embranchements ainsi que les avantages mutuels ou fonctions
atteintes.
Règnes / Embranchements |
Parasitisme : P Commensalisme : C Symbiose : S |
E : Epibionte |
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Hôte / Partenaire |
Algues/plantes |
Spongiaires |
Cnidaires |
Vers/annélides écuriens |
Bryozoaires |
Crustacés |
Mollusques |
Poissons |
Bactéries |
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S |
S :
Corail |
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S :
transport Pour les poulpes |
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ALGUES |
E : epiphyte Alimentaire |
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E : Alimentaire |
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S : Zooxanthelles et bénitier |
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Spongiaires |
Pas de Parasitisme connu |
Pas de P |
Pas de P |
Pas de P |
Pas de P |
Pas de P |
Pas de P |
Pas de P |
Cnidaires |
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E : Salmacine/ Gorgone alimentaire |
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Vers/annélides Echuriens |
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P : Bonélie La reproduction |
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Bryozoaires |
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Règnes / Embranchements |
Parasitisme : P Commensalisme : C Symbiose : S |
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Hôte / Partenaire |
Algues/plantes |
Spongiaires |
Cnidaires |
Vers/annélides |
Bryozoaires |
Crustacés |
Mollusques |
Poissons |
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Echinodermes |
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Crustacés |
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C : habitat et alimentaire |
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P : sacculine et crabe vert reproduction |
Carpose : Crevette Pontonia |
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Mollusques |
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Tuniciers |
Pas de Parasitisme connu |
Pas de Parasitisme connu |
Pas de Parasitisme connu |
Pas de Parasitisme connu |
Pas de Parasitisme connu |
Pas de Parasitisme connu |
Pas de Parasitisme connu |
Pas de Parasitisme connu |
Poissons |
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S : habitat et alimentaire Anémone et poisson clown |
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C : crevette et murene Homard Congre |
P :
Anilocre / Labridé Alimentaire |
C : le poisson pilote et le requin alimentaire |
Mammifères |
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P : mollusques |
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Le sujet est vaste et complexe. Les relations
de biocénoses sont multiples dont les frontières sont délicates et complexes.
On constate que pour beaucoup de cas la classification est claire mais que
certain d’entre elles il y a constamment une évolution d’un état vers un autre
au gré des circonstances et des espèces. Cette instabilité nous rappelle l’incroyable
diversité de la vie et son adaptabilité remarquable.
Personnelles et autres à projeter
VII Sources,
citation et bibliographie
Encyclopédie Hachette
Weinberg Méditerranée, Atlantique et Mer
rouge
H.GOTHEL
guide de la faune sous-marine
Autres sources
Sites Webs biologie marine
Sites Webs spécifiques aux thèmes
http://etudiants.curie.fr/congres99/programme.html
http://www.com.univ-mrs.fr/IRD/atollpol/irdpoly/acirdpol.htm
http://www.ucmp.berkeley.edu/bacteria/cyanofr.html
http://reefkeepers.net/Bio/default.html
http://www.multimania.com/corailland
http://subgalat.free.fr/biologie/cerbere_bio_2001.htm
http://www.umh.ac.be/staff/Sheridan.Richard/annexes/htm/inventaire.htm